Promenade au Louvre

A la lumière des Phares de Baudelaire
Prendre pour guide le poème de Baudelaire « Les Phares » extrait du recueil Les Fleurs du mal paru en 1857, c’est à la fois réitérer l’expérience de correspondance entre les arts à laquelle invite le poète, et se glisser dans la peau du promeneur-spectateur évoqué dans les Petits poèmes en prose. On peut choisir ainsi de suivre l’ordonnancement du poème en partant de la salle majestueuse et solitaire où se déploient les Rubens, pour aboutir après tours et détours dans la presse de l’aile Denon, où se découvrent tous les Delacroix. La promenade invite alors aux rapprochements, à la perception de « l’écho redit par mille labyrinthes », et produit sans nul doute – au bout du compte – « le divin opium » de la beauté et de la fatigue ! Mais on peut aussi, en raison de l’autonomie respective des quatrains, dont chacun concentre l’art d’un peintre, choisir une strophe et découvrir tous les tableaux qu’elle synthétise : c’est une façon d’aller à la rencontre d’un peintre par la voie romantique, en découvrant « sa manière de sentir ».
Parcours
/ Aile Richelieu
Salle 801
 
Pierre Paul Rubens

(Siegen, Allemagne, 1577 – Anvers, Belgique actuelle, 1640)

 
        

Le Débarquement de la reine à Marseille le 3 novembre 1600,
1600, 
Huile sur toile, 3,94 × 2,95 m, Paris, musée du Louvre,
département des Peintures
INV 1774

 
© RMN-Grand Palais (muséedu Louvre) / Hervé Lewandowski
 ,Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse
,Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer
,Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse
;Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer

 

Aile Denon 
Salle 710

Léonard de Vinci
(Vinci, Italie, 1452 – Amboise, France, 1519)

      La Vierge, lʼEnfant Jésus, et sainte Anne,
1er quart du xvie siècle, Huile sur bois, 1,68 x 1,30 m, Paris, musée du Louvre,
département des Peintures, 
INV 776
         
         

 
      La Vierge, lʼEnfant Jésus, saint Jean Baptiste et un ange, dit La Vierge aux rochers,
4e quart du xve siècle, 
Huile sur toile, 1,995 x 1,22 m, Paris, musée du Louvre, département des Peintures, 
INV 777
 
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda
 
A partir du 24 octobre 2019, en raison de l'exposiiton temporaire Léonard de Vinci,
ces oeuvres seront visibles dans le Hall Napoléon.
,Léonard de Vinci, miroir profond et sombre
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre
; Des glaciers et des pins qui ferment leur pays
 

 

Aile Richelieu 
Salle 844

Rembrantd 
(Leyde, Pays Bas actuels, 1606 - Amsterdam, 1669)

 
La Sainte Famille avec sainte Anne, mère de la Vierge, dit aussi un temps Le Ménage du menuisier,
1640, 
Huile sur bois, 0,41 x 0,34 m, Paris, musée du Louvre, département des Peintures,
INV 1742
 
Le Philosophe en contemplation, longtemps appelé aussi Philosophe en méditation,
1632,
Huile sur bois, 0,28 x 0,34m, Paris, musée du Louvre, département des Peintures,
INV 1740
 
 
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec
,Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures
Et d’un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s’exhale des ordures,
Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement,

/ Aile Denon - Galerie Michel-Ange
Salle 403

 
Michel-Ange
(Caprese, Italie, 1475 – Rome, 1564)
 
     
Esclave rebelle,
1513-1515,
Marbre, 2,15 x 0,49 m, Paris, musée du Louvre, département des Sculptures,
MR 1589
         
         

 
     
Esclave mourant,
1513-1515,
Marbre, 2,28 x 0,72 m, Paris, musée du Louvre, département des Sculptures,
MR 1590
 
 
© Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps 
© Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Raphaël Chipault 
Michel-Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;
 
Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand coeur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats,
 

 

Aile Sully 
Salle  918 
et 917

 
Antoine Watteau
(Valenciennes, France, 1684 – Nogent-sur-Marne, 1721)
 
Assemblée dans un parc,
1er quart du XVIIIe siècle,
Huile sur bois, 0,325 x 0,465 m, Paris, musée du Louvre,
département des Peintures 
MI 1124
Pèlerinage à l'île de Cythère,
1717,
Huile sur toile, 1,29 x 1,94 m, Paris, musée du Louvre,
département des Peintures
INV 8525
 
 
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

 

Watteau, ce carnaval où bien des coeurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant ;
 

 

/ Rotonde Sully Nord

Goya
(Fuendetodos, Espagne, 1746 –Bordeaux, France, 1828)
 

     
L’Enfant difforme,
Vers 1814 1817, 
Pinceau, lavis d’encre de Chine noire et grise,  tracé préliminaire à la pierre noire, sur papier vergé fort blanc, 26,5 x 18,2 cm, Paris, musée du Louvre,
département des Arts
graphiques, RF 6911,Recto
         

     
Suben alegres (Ils montrent joyeux),
Vers 1819-1823, Pinceau, lavis d’encre de Chine sur papier blanc, 23,2 x 14 cm, Paris, musée du Louvre,
département des Arts graphiques, RF 29772, Recto
         

     
Mala Muger, (Mauvaise femme),
Vers 1819-1823,
Pinceau, lavis d’encre de Chine grise et noire, traits de pierre noire, sur papier blanc, 21,5 x 14,4 cm, Paris, musée du Louvre,
département des Arts graphiques, RF 6910, Recto

 

 

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / image RMN-GP
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi

 

Ces dessins sont visibles en salle de consultation des arts graphiques, 
sur demande écrite cabinet-des-dessins@louvre.fret rendez-vous préalable
 
Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De foetus quʼon fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et dʼenfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;
 

Aile Denon
Salle Mollien (salle 700)

 
Eugène Delacroix
(Charenton-Saint-Maurice, France, 1798 – Paris, 1863)
 
Dante et Virgile, dit aussi la Barque de Dante,
1822,
Huile sur toile, 1,89 x 2,41 m, Paris, musée du Louvre, département
des Peintures
INV 3820
Prise de Constantinople par les croisés (12 avril 1204), dit aussi Entrée des croisés à Constantinople,
1840,
Huile sur toile, 4,11 x 4,97 m, Paris, musée du Louvre, département des Peintures
INV 3821
Mort de Sardanapale,
1827,
Huile sur toile, 0,73 x 0,92 m, Paris, musée du Louvre, département des Peintures
RF 2346

 

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean 
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges 
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;
    

 

Aile Denon
Salle Mollien (salle 700)

Eugène Delacroix
(Charenton-Saint-Maurice, France, 1798 – Paris, 1863)
 

          

Scènes des massacres de Scio ; familles grecques attendant la mort ou lʼesclavage,
1824,
huile sur toile, 4,19 x 3,54 m, Paris, musée du Louvre, département des Peintures, 

INV 3823

 

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle / Adrien Didierjean
,Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes ;
Cʼest pour les coeurs mortels un divin opium !
 
Cʼest un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;
Cʼest un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !
 
Car cʼest vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule dʼâge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !
 
 
Plan du parcours