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Entrée de l'exposition
Entrée
Montrer au groupe l’affiche et le titre de l’exposition : « Venus d’ailleurs : matériaux et objets voyageurs ». Puis interroger les participants :
• Que voyez-vous sur l’affiche ? Qu’est-ce que fait l’homme au premier plan ?
Il porte sur son dos une caisse, qui est ouverte. A l’intérieur, on voit des objets dessinés, et des mots comme « marchandises », « café », « Inde ».
• Quelle est sa position ? Dans quelle direction va-t-il ?
• Qui est cet homme ?
C’est un marchand, qui se déplace pour vendre les objets qu’il porte dans son dos. C’est donc aussi quelqu’un qui voyage de ville en ville, peut-être de pays en pays.
• Est-ce que vous aimez voyager ? Est-ce que j’ai déjà visité d’autres pays ?
• Que voyez-vous derrière l’homme qui voyage ?
Des hommes se trouvent dans des barques, sur l’eau. Certains rament, d’autres ont l’air de se reposer. Plus on regarde vers l’horizon, plus les bateaux sont petits. On dirait qu’ils sont en train de partir loin de nous.
• Qu’est-ce qu’ils vont faire ? Se promener ? Pêcher ? Explorer ?
• Est-ce que ce titre et cette affiche vous donnent envie de rentrer dans l’exposition ?
Des matériaux venus de loin
Salle 1
Dans la première salle, à droite, emmener le groupe vers la tête sculptée de Goudéa. Essayer de décrire ensemble ce que l’on voit :
• Comment sont les yeux ? Comment est la bouche, le nez ? Qu’est-ce qu’il y a sur le dessus de la tête ?
Cette tête représente un prince qui s’appelait Gudea, et qui a vécu il y a très longtemps (il y a environ 4000 ans). La tête n’était qu’une partie de la statue : si l’on regarde le cou, on peut voir qu’il est cassé. Cela veut dire qu’il manque le corps.
Activité d’imagination : tour à tour, les participants se placent à côté de la sculpture et se tournent vers le reste du groupe. En s’asseyant sur un pliant ou en restant debout, le participant imagine la position du corps de la statue et la mime. Est-ce qu’elle avait les bras levés, le long du corps, ou croisés sur la poitrine ? Comment étaient les jambes ? Droites, pliées ? Peut-être que la statue avait des objets dans les mains. Si nous étions des princes comme Gudea, quels objets aurions-nous dans les mains ?
Emmener maintenant le groupe dans l’autre partie de la salle pour voir une autre sculpture, celle du dieu Bès.
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Pied de meuble : le dieu Bès © Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps |
• Est-ce que vous trouvez cette tête amusante ? Pourquoi ?
• Regardez les oreilles, les sourcils, les plis de la peau autour du nez, la langue : est-ce que vous arrivez à imiter son expression ?
Ici, ce n’est pas un prince : c’est le dieu égyptien Bès, qui aimait danser, faire la fête et jouer de la musique d’après les récits.
Activité sensorielle : faire toucher aux participants, à l’aveugle, dans un sac, un morceau de bois et un morceau de pierre. Laquelle des deux têtes que nous venons de voir est faite en bois ? Laquelle est en pierre ? Comment peut-on le savoir ?
La tête de Gudea est en pierre : elle est lisse et froide. Cette pierre noire s’appelle la diorite. Gudea, dont le royaume se trouvait en Mésopotamie, l’a faite venir de très loin, de plusieurs centaines de kilomètres plus au sud. Il voulait ainsi montrer qu’il était capable de faire venir des matériaux luxueux jusqu’à lui. La tête de Bès est en bois : elle est moins lisse que la pierre, et moins froide. Ce n’est pas n’importe quel bois : il s’agit d’ébène, un bois très sombre. Ce bois a aussi voyagé car il ne vient pas directement d’Égypte, là où la tête a été sculptée, mais de plus au sud, peut-être d’Éthiopie.

Gudéa, prince de Lagash
Trello (Irak), vers 2120 - 2110 av. J.-C.
Diorite
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Des animaux exotiques
Salle 2
Emmener à présent le groupe dans la salle suivante, et s’arrêter devant le premier objet sur la droite.
• Que voyez-vous ? Est-ce qu’un éléphant fait cette taille-là dans la réalité ? Et est-ce qu’il est de cette couleur-là ?
• Observez bien la tête de l’éléphant. Comment s’appelle son très grand nez ? A quoi cela lui sert-il ?
Sa trompe sert à l’éléphant à respirer, mais aussi à boire, à toucher des objets, ou encore à s’asperger d’eau.
• L’éléphant que l’on a devant les yeux n’est pas vivant, c’est une sculpture. Pourtant, elle crachait aussi de l’eau par sa trompe ! Comment cela est-il possible ?
Cette sculpture faisait partie d’une fontaine. Un petit tuyau, qui est placé dans la trompe, crachait de l’eau. La fontaine se trouvait dans un parc, dans un château en Allemagne. Elle a été sculptée il y a environ 400 ans. Pourquoi faire une fontaine en forme d’éléphant ? A cette époque, très peu de personnes en Europe savaient ce qu’était un éléphant, car ces animaux ne vivent qu’en Asie et en Afrique et on ne voyageait pas facilement aussi loin. Mais quelques éléphants ont fait le voyage jusqu’en Europe ! C’est le cas de Suleyman, un éléphant qui est venu du Sri Lanka jusqu’au Portugal en bateau, puis qui a traversé l’Europe à pied pour aller en Autriche. En tout, son voyage a duré 10 ans. On peut voir son trajet sur la carte au niveau du cartel de l’œuvre.
• Regardez à nouveau la sculpture. Comment s’appellent les deux parties qui ressemblent à des grandes dents autour de sa bouche ?
Les participants peuvent toucher une vraie défense dans la pièce.
• Comment est la défense au toucher ? Froide, chaude ? Lisse, rugueuse ?

Eléphant (l'éléphant Suleyman)
Augsbourg (Allemagne), vers 1590
Bronze
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre)/Stéphane Maréchalle
Des techniques voyageuses
Salle 4
Traverser maintenant la salle où se trouvent des cartes du monde. Faire éventuellement arrêter le groupe pour regarder les différents continents et les routes de voyage. Continuer ensuite dans la dernière salle, et se diriger vers la bouteille blanche au milieu de la pièce.
• Quel est cet objet ? Qu’est-ce qu’il pouvait contenir ?
Il s’agit d’une bouteille. Peut-être qu’elle contenait une boisson. Il est possible aussi qu’elle n’ait jamais servi et qu’elle ait été fabriquée comme objet de décoration. Pour parler d’une bouteille, ou d’un vase, on utilise les mêmes mots que pour le corps humain : on parle du col de la bouteille pour la partie resserrée en haut, de la panse (c’est-à-dire du ventre) pour la partie ronde, et du pied pour la base de l’objet.
• Comment est décorée cette bouteille ? Qu’est-ce que l’on voit comme motifs ?
Le col est décoré d’une frise rose avec des dessins bleus et verts qui font penser à des fleurs, ou à des feuilles. Sur la panse (le ventre) du vase, on voit deux oiseaux sur des branches, au milieu de fleurs. On peut aussi voir des écritures.
• Est-ce que vous reconnaissez cette écriture ? Dans quel pays l’utilise-t-on ?
Il s’agit de caractères chinois. Cela permet de deviner d’où vient cet objet : de Chine. Il a même appartenu à un empereur de Chine, qui s’appelait Qianlong.
• En quoi est fait cet objet ? Est-ce qu’il s’agit de pierre, ou de bois ?
Activité sensorielle : faire toucher aux participants un morceau de porcelaine (ou de céramique fine). C’est une matière lisse, et froide.
[La porcelaine est faite avec un mélange qui contient de l’argile très blanche. C’est ce qui donne sa couleur très claire, presque transparente. Les Chinois ont longtemps été les experts de cette technique. La partie blanche de la bouteille est donc issue du savoir-faire chinois. Mais les motifs colorés de rose sont eux obtenus grâce à une technique européenne, l’émail (cela ressemble à du verre). Cet objet est donc le résultat d’un transfert de techniques entre deux régions du monde].

Bouteille
Pékin (Chine), atelier impérial de la Cité interdite, règne de l’empereur Qianlong (1736-1795)
Porcelaine à décor d’émaux falangcai
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle
Des motifs voyageurs
Salle 4
Emmener à présent le groupe au fond de la salle, face au tableau en plumes.
• Combien ce tableau a-t-il de parties ? A votre avis, à quoi servent les deux volets sur les côtés ?
Ce tableau en trois parties (on parle de triptyque) pouvait être refermé. On voit en général ce type de tableau dans les églises.
• Est-ce que vous connaissez le sujet qui est représenté ? Est-ce que vous reconnaissez certains personnages ?
Il s’agit d’une Crucifixion : au centre, Jésus (le Christ) est sur la Croix. A ses pieds, deux saints (saint Jérôme à droite et saint Françoise d’Assise à gauche) le regardent. Sur les côtés se trouvent Marie, la mère de Jésus, et saint Jean, l’un de ses disciples.
• Regardez en haut du tableau, de chaque côté de la croix. Est-ce que vous voyez les deux motifs dorés. Qu’est-ce qu’ils représentent ?
Il s’agit du soleil et de la lune.
• Observez le tableau de plus près. En quoi est-il fait ? Est-ce qu’il est réalisé avec de la peinture ?
Le tableau est fait avec de nombreuses petites plumes colorées, collées les unes à côté des autres.
Activité sensorielle : Faire toucher aux participants une ou plusieurs plumes amenées dans un sac. Leur demander de décrire leurs sensations : est-ce que c’est doux ? Est-ce que ça pique ?
• Est-ce que vous avez déjà vu un tableau fait avec des plumes ? A votre avis, est-ce que c’est plus facile ou plus difficile à faire qu’avec de la peinture ?
Les tableaux en plumes sont rares. Celui-ci a été fait au Mexique, il y a environ 500 ans. Il est le résultat de la rencontre entre les Européens et les Amérindiens : lorsque les Européens arrivèrent en bateau sur le continent américain, ils ont découvert que les Amérindiens savaient utiliser des plumes d’oiseau pour fabriquer plein d’objets : des vêtements ou des boucliers par exemple. Les Européens ont alors demandé aux Amérindiens d’utiliser les plumes autrement, pour fabriquer des tableaux ressemblant à ceux qui étaient faits en Europe. C’est pour cela qu’ici le sujet est européen, mais la technique, amérindienne.

Triptyque
Le Christ en Croix entre saint François d’Assise et saint Jérôme, la Vierge et saint Jean
Mexique, 1530-1570
Plumes, feuilles d’or, rehauts peints, bois, cuir
Écouen, musée national de la Renaissance, E.Cl.10852
© RMN-Grand Palais (musée de la Renaissance, château d'Ecouen) / René-Gabriel Ojeda
La restitution est importante pour donner de la compréhension, du sens à cette visite à travers de l’expression orale, écrite, plastique… Toutes les formules sont possibles.
- Nommer, se rappeler ce qui a été vu.
- Choisir l’objet, le lieu préféré ou le moins aimé de chaque visiteur ; demander pourquoi.
- Faire énoncer si l’expérience de la visite a été facile / difficile, par chaque visiteur ; faire apprécier à chacun son comportement durant la visite.
- Organiser une activité plastique : partant de l’exemple du tableau en plumes, proposer de réaliser une œuvre graphique à partir des matériaux naturels, par exemple des coquillages ou des végétaux. Le motif à réaliser peut être libre ou imposé (par exemple, pour rappeler ce qui a été vu dans l’exposition, un motif animal).
- En fonction des possibilités du groupe, montrer un planisphère et repérer ensemble la France, l’Europe et les différents continents. Éventuellement, imprimer les images de quelques œuvres vues dans l’exposition et les replacer sur la carte.
- Regarder des images des œuvres vues dans l’exposition qui représentent des animaux et faire écouter les cris des animaux correspondants : l’éléphant, les oiseaux, la girafe…
Textes : © Musée du Louvre / Cécile Cunin