Les œuvres de l'exposition
Figurine de jeune fille dansant dite Danseuse Titeux
Cette statuette en argile a été obtenue grâce à un moule à trois pièces. Le mouvement de la danse est suggéré par les plis du manteau fin tendu entre la pointe du pied et la main droite, par la tête penchée tandis que le bras gauche replié a rejeté à l’arrière l’étoffe bouillonnante du vêtement. Trouvée en 1846 sur le flanc nord de l’Acropole d’Athènes, la figurine a appartenu à l’architecte Auguste Titeux pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 1843 à 1846.
L’œuvre découverte non loin de la grotte dédiée à Pan et aux nymphes atteste avec de nombreuses autres figurines que c’est bien à Athènes qu’apparaissent ces figurines moulées qui ont surtout été connues des modernes par l’exploration du site de Tanagra à partir de 1872. Ces danseuses au manteau apparaissent sur les vases athéniens de la fin du 5e siècle avant J.-C. Les figurines en terre cuite ont été largement exportées et retrouvées un peu partout en méditerranée dans des sanctuaires, des tombes et des maisons. Sur l’acropole d’Athènes, elles doivent représenter des nymphes associées au dieu Pan vénéré dans une grotte et dont le culte est également connu par des inscriptions et des reliefs représentant le même motif. Mais le geste convient également à des ménades, suivantes de Dionysos ou pour des rites liés à Aphrodite : ce pourrait être le motif de la danse de la fiancée avant le dévoilement (anacalypsis) par son époux. Quoiqu’il en soit, la vivacité de la pose - jambe gauche, bras droit en arrière - les effets du drapé mouillé révélant le corps attestent les innovations majeures de la plastique athénienne. C’est dans l’Athènes du milieu du 4e siècle que s’est inventé un style que l’on a parfois qualifié de 2ème classicisme illustré par Céphisidore ou son fils Praxitèle, style qui constitue un dépassement de l’art post-parthénonien de la fin du 5e siècle avant J.-C.
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda