Les œuvres de l'exposition

Le Scribe accroupi

Antiquités Égyptiennes SULLY, 1ER ÉTAGE, SALLE 635 Musée du Louvre Le Scribe accroupi 4e ou 5e dynastie, 2600 - 2350 avant J.-C. H. : 53,70 cm. ; L. : 44 cm. ; Pr. : 35 cm. E 3023


Le Scribe accroupi

Œuvre emblématique du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, le Scribe « accroupi » est en réalité assis en tailleur. Ce chef-d’œuvre de la statuaire de l’Ancien Empire (2700-2200 avant J.-C.) est le fruit des fouilles de l’égyptologue français Auguste Mariette (1821-1881). D’après les fiches de l’archéologue, le Scribe a été découvert à Saqqarah le 19 novembre 1850. On sait qu’il fut exhumé au nord de l’allée de sphinx du Sérapeum, mais l’emplacement exact de sa découverte demeure inconnu en raison de l’imprécision de la documentation disponible.

Auguste Mariette, digne successeur de Champollion, est la figure de proue de l’archéologie égyptienne au milieu du 19e siècle. Nommé Mariette bey puis Mariette pacha, il eut à sa mort l’insigne honneur de reposer dans un sarcophage monumental placé dans les jardins du musée du Caire, ultime hommage de l’Égypte à une  personnalité exceptionnelle.

La découverte du Scribe « accroupi », qui fut attribué à la France et au Louvre à l’issue du partage des fouilles de Mariette à Saqqarah, rappelle un moment faste de l’histoire de l’archéologie, lorsque Auguste Mariette mit au jour le Sérapeum de Memphis, ancienne capitale pharaonique, qui abritait un ensemble de tombeaux et de sanctuaires dédiés au taureau sacré Apis. Le désert de Saqqarah, où fut érigée la toute première des grandes pyramides, abrite l’une des nécropoles les plus importantes de la civilisation pharaonique égyptienne. C’est dans ce contexte funéraire qu’ont été découverts le Scribe ainsi qu’un riche ensemble de statues de l’Ancien Empire, mais la disparition du socle de la statue nous prive à jamais d’une identification certaine du personnage  représenté. Abondamment publié, objet de nombreuses études, le Scribe « accroupi » est à la fois illustre et énigmatique.

Contrairement à de nombreuses statues de scribes de la même époque, aucune inscription hiéroglyphique ne donne son nom ou sa fonction. Le récit que Mariette fit de sa découverte a également été maintes fois remis en question. Ses détracteurs ont même prétendu qu’il ne l’avait pas trouvé, mais acheté ! La polychromie antique de l’œuvre a conservé toute sa vivacité, et la restauration effectuée en 1999 a permis de mieux connaître les  techniques et matériaux utilisés par l’artiste comme les yeux cerclés de cuivre et incrustés de cristal de roche, auxquels le Scribe doit son regard d’une extraordinaire intensité. Malgré ce réalisme expressif, il ne s’agit pas d’un véritable portrait mais plutôt d’une image sublimée, celle d’un homme influent de la IVe dynastie (2600-2350 avant J.-C.), qui semble se redresser, comme tendu vers un interlocuteur invisible.

 

En savoir plus :

La notice de l'oeuvre sur louvre.fr :
https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-scribe-accroupi

L'oeuvre à la loupe :
http://musee.louvre.fr/oal/scribe/indexFR.html

Questions d'enfants :
https://www.louvre.fr/questions-enfants/le-scribe-accroupi

 

© Musée du Louvre, dist. RMN - Grand Palais /  Christian Décamps