Les œuvres de l'exposition
L'Empereur Napoléon 1er en costume de sacre
Napoléon est représenté en pied selon la tradition du portrait officiel royal. Toutefois, Il porte un nouvel habit de sacre (1804) et de nouveaux insignes de pouvoir (regalia). La couleur pourpre du manteau, la couronne de laurier, l’aigle le rattachent à l’Empire romain tandis que le sceptre, la main de justice et le globe sont des réalisations contemporaines commandées à l’orfèvre Biennais (1764-1843).Le collier de la légion d’honneur remplace l’ordre du Saint Esprit. Napoléon doit éviter toute allusion à la monarchie des Bourbons, après la période révolutionnaire, mais il en conserve toutefois son faste comme le rappelle, entre autre, le décor.
Le sacre de Napoléon a lieu le 2 décembre 1804 à Notre -Dame de Paris. L’empereur fait dessiner pour l’occasion son habit de sacre par le peintre Isabey (1767-1855). Sur les broderies, des branches de laurier sont associées à des branches de chêne et d’olivier, la tunique de satin blanc brodée d’or, les sandales sont comme autant de symboles ou rappels de l’Antiquité. Le manteau est décoré d’abeilles qui deviennent l’emblème du pouvoir, considérées comme ayant été utilisées par le fondateur de la dynastie des Mérovingiens à laquelle se rattache Clovis. Napoléon fait largement diffuser le tableau de Gérard et de nombreuses répliques sortent de son atelier ce qui rend difficile l’identification de l’original. Envoyées pour orner les murs de chaque résidence à l’étranger, elles donnent l’image d’une fonction mais aussi celle d’un homme, le peintre Gérard ayant réussi à conserver une certaine humanité à la figure de l’Empereur contrairement au tableau de Jean-Auguste Dominique Ingres (1780-1867) Napoléon 1er sur le trône impérial en costume de sacre, conservé au musée de l’Armée (4 ; Ea 89/1). En 1807, Jacques-Louis David (1748-1825) achève le sacre de Napoléon (musée du Louvre, INV 3699) dans lequel est clairement défini le message symbolique et politique voulu par Napoléon. Les regalia traditionnels dits « honneurs de Charlemagne » sont placés au fond du tableau au profit des «honneurs impériaux ». Visibles jusqu’en 1816 dans Notre-Dame, la Restauration (1815-1830) les fait ensuite détruire. Il reste toutefois une feuille d’or de la couronne de laurier offerte au peintre Isabey et aujourd’hui au musée du Château de Fontainebleau.
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Ollivier