Les œuvres de l'exposition
Statue équestre : Charlemagne ou Charles le Chauve
Le cavalier est vraisemblablement le souverain carolingien Charles le Chauve (840-877), petit-fils de Charlemagne (768-814 après Jésus-Christ). Il est vêtu selon la coutume des francs de braies et d’une tunique courte. Ceint d’une couronne, il tient le globe dans la main droite, l’épée dans la main gauche (aujourd’hui disparue), signes de sa puissance conquérante à vocation universelle. Le roi est monté sur un cheval passageant qui s’inscrit dans la tradition des statues équestres en bronze de l’Antiquité comme celle de Marc-Aurèle confondu alors avec Constantin, 1erempereur chrétien (306-337 après Jésus-Christ), auquel le souverain carolingien est identifié.
Œuvre remarquable, seule ronde-bosse carolingienne d’un souverain du 9ème siècle qui nous soit parvenue, le groupe équestre du Louvre est un ensemble composite : si le cavalier appartient au haut moyen-âge, le cheval pourrait être un remploi d’antique datant du Bas-Empire. Considérée comme un jalon important de l’histoire de l’art dans la mesure où la statuette rompait avec la représentation traditionnelle du roi carolingien sur son trône, elle montre l’importance des modèles antiques dans l’entourage royal à l’époque de, ce que l’on a appelé, « la Renaissance carolingienne ». Charlemagne et ses successeurs avaient pu connaitre et admirer des groupes équestres au cours de leurs expéditions en Italie, tels le Marc Aurèle alors situé devant la basilique de Saint Jean du Latran à Rome ou encore le Régisole (connu par des gravures) transporté de Ravenne à Pavie, lieu de résidence royale. Cet intérêt pour la culture antique était indissociable de la volonté des Carolingiens de se présenter comme les dignes héritiers des empereurs romains, des Césars et de Constantin.
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi