Les œuvres de l'exposition
Statuette d’un roi en Héraclès
L’homme est représenté de face en appui sur sa jambe gauche, la jambe droite est repliée vers l’arrière. Les épaules et les hanches forment une inclinaison inversée. Cette composition qui croise les membres supérieurs et inférieurs dite en italien contrapposto confère à la pose un air naturel.
Cette composition, appelée également en « chiasme » du nom de la lettre grecque CHI en forme de « X » aurait été élaborée vers 440 avant J.-C. par le bronzier grec Polyclète d’Argos auteur d’un traité de proportion du corps humain intitulé Le Canon (la règle en grec). La hauteur de la tête servant de module était répétée 7 fois pour composer le corps.
Cette tradition est renouvelée vers 360 avant J.-C. par le sculpteur Lysippe qui élabora un nouveau canon plus élancé dans lequel la hauteur de la tête était comptée 8 fois. Dans la statuette du Louvre, la tête, petite, vivement tournée vers la jambe droite fléchie appartient bien à ce style lysippique.
La peau du lion de Némée enroulé autour du bras gauche et la massue dont le départ est conservé dans la main gauche identifient ce nu athlétique à un Héraclès jeune et imberbe. Le bandeau dans les cheveux, l’expressivité du regard, les yeux enfoncés sous l’arcade sourcilière trahissent cependant une volonté de caractériser un individu, sans doute un roi héroïsé en Héraclès.
Depuis Alexandre Le Grand, roi de Macédoine de 336 à 323 avant J.-C., que le peintre Apelle avait osé représenter sous les traits d’un Zeus tenant un foudre, ses successeurs reçurent un culte et furent assimilés, parfois de leur vivant, à une divinité. Trouvée à Smyrne- cité sous la domination de la dynastie des rois dits Attalides de Pergame, à partir de 188 avant J.-C.-, la statuette pourrait représenter un souverain de cette famille.
Voir aussi :
Apoxyomène attribué à Lysippe, Musées du Vatican
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Daniel Lebée / Carine Déambrosis